PERSPECTIVES ACTUELLES

"L'agressivité est la maladie principale de l'Homme"

· 2025

Débattre. Ce fut là tout l'objet de la troisième édition de "Diversité(s) d'été", qui s'est tenue le 19 Juin dernier à l'Assemblée nationale. Une grande journée où ont été abordées d'importantes réflexions sur notre société, pour un monde plus apaisé, comme l'espère le rabbin au micro de Yahoo (ici : teaser tourné avant l'événement)...

"Débattre, pour que vive la démocratie." Tel est l'objectif de la troisième édition de "Diversité(s) d'été", organisée ce jeudi 19 juin 2025 au 126 rue de l'Université à Paris. Menée par Yann Boissière, rabbin de communauté libérale et président de l'association "Les voix de la paix", cette journée propose un "dialogue interconvictionnel". "L'objectif, ce n’est pas de faire parler des religieux entre eux, c’est de faire parler des religieux avec tout le reste de la société. Tout le monde n’a peut-être pas la foi, il y a ceux qui l’ont, ceux qui ne l’ont pas. Mais par contre, tout le monde a des convictions", estime Yann Boissière face à la caméra de Yahoo.

"L’agressivité, le jugement, dans notre monde, c’est la maladie principale de l’Homme"

Au cours de cette journée de réflexions encadrée par vingt-trois intervenants issus de différents milieux intellectuels - religieux, politiques, philosophes, analystes - quatre thématiques seront abordées : "La crise spirituelle de notre temps", "Qu'est-ce qu'un débat pour les jeunes générations ?", "Que devient la liberté d'expression ?", "Voulons-nous toujours vivre et débattre ensemble ?". Un programme ambitieux mais essentiel pour le rabbin Yann Boissière, selon qui le débat peut souvent produire "des choses assez étonnantes". Un débat sain peut aussi nous amener à lutter contre ce que le rabbin considère comme les plus grands maux de l'Humanité : "L’agressivité, le jugement, dans notre monde, c’est la maladie principale de l’homme. Et parfois des religions aussi, il faut bien le dire."

"On en oublie qu'il n'y a pas de vérité"

Alors que le paysage médiatique français est saturé de chaînes d'informations sur lesquelles s'enchaînent les débats, il est bien tentant de se questionner sur la vérité. Où est-elle vraiment ? Peut-elle exister sereinement ? Existe-t-elle, simplement ? Pour le rabbin Yann Boissière, le danger se trouve précisément là. Non pas dans la recherche apaisée de vérité, mais bien dans la certitude de l'avoir trouvée : "Dès qu’on est possédé par l’idée qu’on détient une sorte de vérité, ou en tout cas quelque chose auquel on croit, on a naturellement tendance à juger l’autre en fonction de cette idée qu’on détient. Et là, c’est la sortie de route parce qu’on en oublie qu’il n’y a pas de vérité." Selon Yann Boissière, "il y a un effort vers la vérité, mais personne ne la détient".

"Les réseaux sociaux posent un problème à la démocratie"

En parlant de débat, celui-ci semble insoluble : les réseaux sociaux sont-ils bénéfiques ou néfastes à nos sociétés occidentales ? Certains choisiraient un camp et répondraient sans détour. D'autres, comme Yann Boissière, préfèrent la nuance. Tout en les considérant comme "une technologie géniale", le rabbin se fait plus tranchant : "Les réseaux sociaux aujourd'hui posent un problème à la démocratie. Quand on n’a plus un visage autour de soi, on peut se permettre de dire n’importe quoi, on peut se permettre d’être agressif. On se permet de juger, et ça devient un problème démocratique". Un sujet plus que jamais d'actualité qui sera abordé lors de cette troisième édition de "Diversité(s) d'été", au cours de laquelle Yann Boissière espère "produire un petit peu de mieux dans ce monde".

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