Initialement rattachée à la royauté, la prophétie a existé dans maintes civilisations de l’Antiquité et dans tout le Moyen-Orient pour distiller, à travers ses rites et ses « bouches de vérité », des enseignements sur « ce qui fut, ce qui est, ce qui sera ». La prophétie hébraïque, toutefois, a quelque chose d’absolument unique qui sera le sujet de ce cours. Qui sont les prophètes (les « Nevi’im »), où et quand ont-ils prophétisé ? En quoi consiste la « capacité » à prophétiser ? Un prophète « annonce »-t-il vraiment l’avenir ? S’il se trompe, est-ce pour autant un faux prophète (que veut dire « se tromper », dans ce cas) ? Par ailleurs, les Sages affirment que la prophétie aurait cessé avec Haggaï, Zacharie et Habacuc, vers la fin du 5ème siècle av. è. c. Pourquoi le mouvement rabbinique a-t-il mis un point d’honneur à affirmer que la sagesse était désormais supérieure à la prophétie, et à « décréter » en quelque sorte, la fin historique de celle-ci ? N’a-t-elle pas ressurgi, et continué à sourdre, retirée de la visibilité de l’histoire, dans la mystique ? Et Moïse, « le plus grand des prophètes » -- en quoi sa prophétie est-elle radicalement différente des autres prophètes, dits « scripturaires » (qui ont laissé des livres à leur nom). De Maïmonide (qui a livré, dans le Guide des Egarés, une passionnante théorie de la prophétie) à André Neher, dont le classique Prophètes et prophéties n’a rien perdu de son actualité, éléments de réponse ce soir…
Enregistrement réalisé le 12 janvier 2021.