« Le peuple juif ? Trop d’histoire, pas assez de géographie ! ». Cette boutade d’Isaiah Berlin a cessé d’être vraie avec la création de l’Etat d’Israël qui, après 2000 ans d’exil, signe le retour du peuple juif à une souveraineté politique. Retour fracassant, unique dans l’histoire des peuples ! Et à ce titre, en butte à bien des incompréhensions et des hostilités, que la beauté, mais aussi la naïveté du slogan sioniste, « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre », rendaient prévisibles… Histoire complexe, qui puise tout autant aux espérances religieuses du « retour à Sion » qu’aux idéaux de la Révolution française et de l’éveil des nationalités. L’anti-sémitisme y aussi sa part. Quoi qu’il en soit, les termes « sionisme », « sioniste » se sont chargés ces dernières décennies de connotations confuses, hostiles. « La droite l’ajoute comme une sorte de crème chantilly pour améliorer le goût de mets douteux … [tandis qu’] à l’étranger, dans les cercles critiques à l’égard d’Israël, le sionisme sert de poison à l’aide duquel chaque argument à l’encontre de l’Etat hébreu se voit aggravé… », regrette l’écrivain Abraham B. Yehoshua dans une tribune récente. Les fondements, les développements, et les accomplissements du sionisme : nous n’aurons pas trop de deux heures pour objectiver une matière passionnelle, entrer dans la complexité d’un sujet dont les simplifications sont toujours désastreuses.

Enregistrement réalisé le 1er décembre 2020.

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