L’identité ne se définit pas, elle se raconte. Encore cette question de l’identité, hébraïque, puis israélite, puis juive, a-t-elle une longue histoire, fort riche et mouvementée selon les différents prismes des différentes époques qui ont eu à en traiter. De l’identité « souple » et simplement déclarative de Ruth la Moabite aux procédures formelles de conversion imaginées par les rabbins, de la problématique de la « judéité » née avec la modernité -- lorsque « être juif » ne coïncide plus nécessairement avec « être un juif de la Torah » -- aux identités dépositaires de la Shoah ou de la nouvelle donne de « l’être israélien », les conceptions de la judéité ont énormément évolué. La question « qui est juif ? » posée par l’Etat d’Israël en 1951 à la suite d’affaires controversées a encore complexifié le champ de réflexion. Elle demeure d’actualité avec les positions prises par les différentes dénominations (on sait que le judaïsme libéral reconnaît, par exemple, la patrilinéarité comme un vecteur de transmission de la judéité). Nous ferons appel, pour ce cours, aux ressources de la tradition, mais aussi aux trésors de la littérature contemporaine : Edmond Fleg, Théodor Lessing, Franz Kafka, Woody Allen, André Spire, Georges Perec et Yehuda Amichaï – entre autres.
Enregistrement réalisé le 4 mai 2021.